Peux-tu nous raconter l’origine de la création de GreenCookie, son cheminement
GreenCookie a été créée sur la base d’un double constat : le numérique est à la fois extrêmement émetteur, et gourmand en ressources, mais détient le potentiel de lever l’un des freins les plus puissants à la transformation des organisations – l’humain. Si nous parvenions à développer un outil permettant de mesurer ces impacts pour en faire un levier de sensibilisation, nous pourrions faciliter drastiquement l’implication des collaborateurs dans la transformation écologique de leur entreprise.
Quels sont les enjeux actuels et futurs du numérique vis-à-vis de la transition écologique selon toi ?
Le numérique est responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale ; c’est autant que l’aviation civile. Le secteur représente 8% de la consommation énergétique française. Or, les usages numériques sont en pleine expansion et ces impacts se multiplieront dans les prochaines années. Le défi est double : faire prendre conscience de la matérialité des impacts d’un secteur caractérisé par sa dématérialisation, et limiter l’essor d’usages inutiles, en se focalisant sur les gains de productivité que permet le numérique (car il est important de les souligner). En mesurant davantage et mieux ces impacts, nous espérons que nos utilisateurs comprendront la nécessité d’utiliser avec parcimonie le numérique, de façon optimisée. Car aucun usage n’est anodin, chacun contribue à alimenter une crise d’ampleur sans précédent.
Quels outils vertueux et responsables utilises tu quotidiennement ?
Au quotidien, j’utilise un ad-block pour ne pas accaparer mon attention par des éléments parasites et ne pas surcharger mon ordinateur.
J’utilise bien entendu FileVert pour transférer mes fichiers, et Ecosia pour naviguer. Je regarde l’indice de réparabilité des équipements que j’achète (reconditionné bien sûr), pour s’assurer de pouvoir prolonger leur durée de vie au maximum. J’essaie de télécharger les vidéos plutôt que de les regarder en streaming, et enfin j’insère les onglets que je consulte régulièrement en favoris pour éviter de multiplier les mêmes recherches.
Au-delà de ces bonnes pratiques, il est important d’être conscients des impacts de notre comportement quotidien. Généralement, une fois cette conscience acquise, des réflexes se mettent naturellement en place. C’est ce réflexe sobriété numérique que nous aimerions promouvoir.
2024 : Eva Morel est aujourd’hui co-fondatrice et co-présidente de QuotaClimat