[INTERVIEW] de Louise Pastouret – Co-fondatrice des e-novateurs

Dans cet article, retrouvez le parcours de Louise Pastouret, co-fondatrice du média Les Enovateurs, dédié à un numérique responsable, éthique et inclusif. Elle partage les raisons qui l’ont poussée à créer cette plateforme pour sensibiliser aux impacts du numérique sur l’environnement et la société. Le média propose des solutions concrètes pour reprendre le contrôle de nos usages digitaux, tout en restant accessible à tous grâce à un contenu clair et pédagogique.

Présentez-vous en quelques mots

Je m’appelle Louise Pastouret, j’ai 33 ans et je suis la co-fondatrice des e-novateurs : le média du numérique responsable, éthique et inclusif.

Pourquoi avoir lancé le média “Les Enovateurs” ?

Mon co-fondateur et moi sommes partis d’un constat : nous passons de plus en plus de temps sur nos écrans, nous utilisons le numérique dans tous les domaines de notre vie ou presque… pourtant, nous avons beaucoup de mal à nous représenter quels peuvent être les impacts de nos équipements et de nos usages, sur l’environnement comme sur les humain·es.

Or, si le numérique nous a offert des opportunités incroyables pour communiquer, apprendre, nous divertir, collaborer à distance… il s’accompagne aussi d’effets négatifs. Je pense notamment à la pollution des écosystèmes, la consommation excessive d’eau et d’électricité, la captation de l’attention des utilisateurs·rices, les cybermenaces, la collecte abusive de nos données personnelles, le manque de transparence des géants du Web, le harcèlement en ligne, la digitalisation à marche forcée des services publics, le manque d’accessibilité de certains outils en ligne, etc.

La nécessité d’informer les citoyen·nes sur le numérique (dont nous ne pouvons plus nous passer !) a motivé la création de ce média en accès libre et indépendant.

Quelle est sa raison d’être ?

Dévoiler qui se cache derrière nos écrans, et surtout apporter à chacun·e des moyens concrets de reprendre le contrôle sur sa vie digitale. Au-delà des constats (parfois déprimants), nous proposons à nos lecteurs·rices des pistes d’actions pour remettre le numérique à leur service. Profiter des réseaux sociaux ou du streaming sans y passer un temps excessif, conserver ses équipements électroniques plus longtemps, protéger sa vie privée en ligne, découvrir des initiatives pour un numérique plus inclusif… autant de domaines sur lesquels nous pouvons agir.

Votre média est accessible à toutes et tous : que mettez-vous en place pour que ça soit le cas ?

L’information, c’est le pouvoir. Notre conviction est que chacun·e doit avoir la possibilité de se familiariser avec les sujets liés au numérique, parfois perçus comme obscurs ou réservés à des expert·es. C’est pour cette raison que tous nos contenus (articles et newsletter) sont en accès libre.

C’est aussi pour cela que nous portons une grande attention à la clarté de nos articles : pas de jargon, traduction des termes en anglais, explication des concepts techniques… en bref, notre approche se veut pratique et pédagogique. On réfléchit aussi à créer des infographies pour illustrer nos articles, un bon moyen de mettre à la portée de tous·tes des sujets complexes.

Sur le plan technique, mon co-fondateur a mené une réflexion autour de l’accessibilité du média : il a déployé un site léger, que l’on peut consulter facilement même sur des ordinateurs ou smartphones « anciens ».

La pollution numérique est un sujet pour vous : qu’est-ce que vous mettez en place au sein de votre rédaction ?

Nous faisons en sorte de garder nos appareils électroniques le plus longtemps possible, et d’opter pour des fabricants qui s’engagent dans ce domaine. Après 6 ans de bons et loyaux services, j’ai été contrainte de changer de smartphone cette année : l’occasion d’adopter un Fairphone.

Nous utilisons autant que possible des outils alternatifs à ceux proposés par les géants du Web. Par exemple, pour échanger avec notre équipe, nous nous servons de Framateam : un service proposée par Framasoft, une association lyonnaise engagée en faveur des solutions libres.

Utilisez-vous des outils et plateformes dans votre quotidien pour maîtriser votre impact (comme FileVert par exemple) ?

J’utilise l’extension Firefox EcoSurfeur, développée par notre association : elle permet d’afficher l’impact d’un site Web directement sur la barre d’adresse du navigateur. Cet outil est également disponible sur Android. Il offre un historique des sites les plus énergivores visités depuis son smartphone.

Pour vérifier où sont hébergés les sites que je consulte, je me sers également de l’extension Flagfox.