Pouvez-vous nous expliquer l’histoire, la création et la démarche de Réseau Vrac ?
Réseau Vrac a été créée en mars 2016. À l’époque, je souhaitais ouvrir un commerce vrac et je me suis vite rendu compte qu’il n’y avait rien de créé concernant cette filière encore peu connue : pas d’outil, peu de fournisseurs, aucune formation et une réglementation quasi inexistante. J’ai donc décidé de co-fonder Réseau Vrac pour pallier tous ces manques, démocratiser le vrac et proposer une consommation plus responsable. Aujourd’hui, Réseau Vrac fédère et accompagne 1400 professionnels : commerçants et futurs commerçants, producteurs, fournisseurs, réseaux de magasins.
Nos missions sont :
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De structurer et professionnaliser le marché (actions de lobbying, création de guides métiers, formations, groupes de travail)
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De développer la filière du vrac et du réemploi (création du Salon du Vrac et du Réemploi avec la 5e édition en mai 2023, événements régionaux, assemblée, signature de partenariats)
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et enfin d’encourager le passage au vrac auprès de tous les publics
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le grand public avec la publication d’un livre Vrac Mode d’Emploi, Le Mois du Vrac en mars, un site web d’information Consommer Vrac. , des interventions et stands événementiels
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les médias avec l’organisation de décryptages presse bi-annuels sur des sujets clefs de la filière et des interviews
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les élus et collectivités territoriales avec la signature de conventions de partenariats avec des régions, des webinars d’information pour former des Ambassadeurs publics.
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Selon vous, quels sont les avantages du vrac et quels sont les arguments pour évangéliser la pratique du vrac ?
Consommer vrac, c’est non seulement un mode de consommation, mais aussi une philosophie de vie : être libre dans ses choix d’achat pour s’en tenir à ses besoins.
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Le vrac permet de réduire ses déchets d’emballages jetables et le gaspillage de ressources : chaque année, ce sont 50 kg d’emballages jetés par Français ; le vrac permet de réduire drastiquement ces déchets grâce aux contenants réemployables ou réutilisables que l’on emporte en faisant ses courses. On réduit également le gaspillage de ressources, en achetant les quantités qui correspondent à nos besoins.
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Le vrac permet de faire des économies : en consommant vrac, on paye au gramme près car aucune quantité n’est imposée ; on reprend ainsi le contrôle de sa consommation d’un point de vue financier
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Le vrac nous offre également la possibilité de tester et découvrir de nouveaux produits que nous pouvons parfois hésiter à acheter en quantité préemballée ; avec ce mode de consommation, pas de risque de gaspiller, il est facile de ne prendre qu’une petite quantité pour tester.
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Enfin, le vrac nous donne l’occasion d’être créatif : on se fait plaisir en cuisinant des produits bruts, on confectionne nous-même nos produits ménagers ou d’hygiène-beauté.
Certains consommateurs peuvent parfois être hésitants à faire cette démarche, ils ont peur notamment de ne pas savoir comment faire (peser les contenants, se servir…) mais les commerçants sont présents pour vous aider dans vos achats, ils sauront vous dire comment fonctionne leur épicerie et pourront également vous conseiller sur les produits à acheter. Acheter dans un commerce vrac, c’est choisir le commerce de proximité, c’est retrouver du lien social avec ses commerçants.
Vous proposez des formations au vrac, pourquoi se former ? De quelles compétences ont besoin les professionnels du vrac ?
En effet, nous dispensons des formations à destination des porteurs de projet, commerçants, réseaux de magasins et fournisseurs. Il est primordial d’être formé afin de maîtriser son environnement, pérenniser son activité et de sécuriser la filière d’une manière globale en appliquant les bonnes pratiques d’hygiène, et en exerçant son activité conformément à la réglementation française et européenne.
Au-delà des compétences purement commerciales comme l’accueil, le conseil et la fidélisation client, le commerçant vrac doit être un véritable couteau suisse en ayant des notions de comptabilité, de merchandising afin de valoriser ses produits et ainsi développer son chiffre d’affaires, de gestion de commandes, de management mais aussi des notions de communication (réseaux sociaux par exemple). Les professionnels du vrac doivent être irréprochables sur l’hygiène et la réglementation et ce afin de garantir la satisfaction des consommateurs.
Toutes ces compétences ne sont bien entendu pas innées, et c’est pour cela que Réseau Vrac accompagne tous les professionnels du vrac via une offre de formation complète.
Réseau vrac se veut donc responsable, faites-vous également attention à votre impact dans votre façon de travailler ?
Bien entendu, nous tâchons d’appliquer au quotidien les valeurs de notre filière, à commencer par les déchets dans nos bureaux : nous faisons un maximum de courses en vrac pour l’équipe, avons des contenants pour tout le monde à disposition lorsqu’on commande à emporter – il faut dire que les commerçants de notre quartier sont plutôt coopératifs – des gourdes, du solide vaisselle, etc.
Nous essayons également, à travers de nos événements, de s’entourer de professionnels qui tendent vers une démarche zéro déchet ; comme des traiteurs qui utilisent la consigne par exemple.
Côté numérique, nous essayons de limiter notre impact en envoyant nos supports de formation compressés par email, privilégions un hébergeur français pour l’ensemble de nos sites web, nous effectuons des transfert à durée limitée et comme beaucoup nous limitons le stockage de nos mails. Nous ne sommes pas parfaits, mais essayons d’être cohérents au quotidien avec notre discours.