Entrez dans les coulisses de FileVert avec résultats, hypothèses et limites méthodologiques présentés de manière transparente.
Contexte
Le numérique représente environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Parmi ces usages, le partage et le stockage de fichiers contribuent significativement, en partie à cause du stockage permanent, de la duplication des données et des envois massifs d’emails avec pièces jointes.
FileVert propose une approche basée sur la sobriété numérique : stockage temporaire, suppression automatique des fichiers et hébergement en France alimenté par des contrats d’électricité renouvelable.
Ce document présente notre premier bilan carbone annuel complet (mars 2024 – mars 2025), basé sur des données d’utilisation réelles. Il s’agit d’un premier exercice, perfectible, que nous publierons chaque année.
Limites méthodologiques dès le départ
Nous souhaitons être clairs :
- Périmètre partiel : seules les émissions opérationnelles (Scope 2) liées au stockage et aux transferts sont incluses. Le dimensionnement des serveurs, les terminaux des utilisateurs ou les réseaux de télécommunications hors hébergeur ne sont pas comptabilisés.
- Hypothèses de comparaison : basées sur des facteurs d’émission standards (ADEME Base Carbone®, The Shift Project) et sur des hypothèses de pratiques « classiques » documentées mais qui peuvent varier selon les fournisseurs.
- Marge d’incertitude globale estimée : ±20%, issue de la variabilité des facteurs d’émission, des PUE datacenter et des hypothèses de remplacement des emails.
Objectifs et périmètre du bilan
- Quantifier l’empreinte carbone directe liée au stockage et aux transferts des fichiers sur FileVert.
- Estimer les émissions évitées par rapport à des pratiques plus répandues (stockage permanent, envois d’emails avec pièces jointes volumineuses).
- Fournir un point de départ transparent pour mesurer et améliorer notre impact dans le temps.
Périmètre couvert :
- Consommation énergétique des datacenters (stockage temporaire)
- Consommation énergétique liée aux transferts (bande passante)
- Substitution d’emails avec pièces jointes
- Bonnes pratiques numériques liées aux fonctionnement de FileVert
Hypothèses de comparaison
Pour comparer FileVert à des solutions dites « classiques », nous retenons :
- Stockage permanent moyen : fichiers conservés 30+ jours ou indéfiniment
- PUE datacenter classique : 1,57 (Uptime Institute 2023)
- Mix électrique européen : ~0,4 kg CO₂e/kWh
- Mix électrique français : ~0,057 kg CO₂e/kWh
- Email avec pièce jointe : 26 g CO₂e/email en moyenne (ADEME 2023)
- Remplacement effectif des emails : estimé à ~70 % des transferts
Ces hypothèses sont basées sur des études publiques et sur nos propres données d’usage. Elles comportent des incertitudes et sont décrites pour permettre leur évaluation critique.
Résultats sur la période mars 2024 – mars 2025
Nos émissions directes estimées
Sur la période analysée (365 jours) :
Environ 0,16 tonne CO₂e/an au total (±22 %)
- Stockage temporaire : charge réduite grâce à la suppression automatique (~11,7 jours de rétention moyenne)
- Transferts : optimisation grâce à une infrastructure française avec PUE plus faible et énergie renouvelable
Ces émissions couvrent uniquement le fonctionnement des serveurs hébergeurs pour le stockage et le transfert des fichiers. Elles excluent la fabrication des équipements, l’impact des terminaux ou du réseau global.
Estimation des émissions évitées
Par rapport aux hypothèses « classiques », l’approche FileVert permet d’éviter :
- Stockage optimisé : ~4,7 t CO₂e/an (-98 % vs stockage permanent)
- Transferts optimisés : ~0,8 t CO₂e/an (-90 % vs transferts non optimisés)
- Substitution d’emails : ~7,6 t CO₂e/an (-100 % sur ce poste pour la version gratuite sans notifications)
Ces réductions importantes s’expliquent principalement par la politique de stockage temporaire très courte et l’utilisation d’une électricité majoritairement décarbonée en France.
Ces ordres de grandeur restent cohérents avec les résultats publiés par des références comme l’ADEME ou The Shift Project sur l’impact du stockage permanent et des pratiques numériques intensives.
Total estimé d’émissions évitées : ~13,15 t CO₂e/an (±22 %)
Ces résultats ne prétendent pas à une exactitude absolue : ils sont basés sur des hypothèses définies et décrites ici. Ils visent à quantifier l’ordre de grandeur des gains potentiels liés à notre approche.
Notre calculateur d’impact pour les utilisateurs
Pour aller plus loin que la simple mesure interne, FileVert propose un calculateur d’impact embarqué directement sur la plateforme.
Cet outil donne à chaque utilisateur une estimation des émissions de CO₂e évitées grâce à l’utilisation de FileVert plutôt que des méthodes traditionnelles (pièces jointes email, stockage permanent).
- Transparence individuelle : chaque utilisateur visualise ses économies estimées
- Sensibilisation : comprendre l’impact des choix numériques quotidiens
- Amélioration continue : encourager des pratiques plus sobres
Nous considérons cet outil comme une étape clé pour démocratiser la sobriété numérique et accompagner concrètement les usages plus responsables.
Synthèse comparative
Poste | Solutions classiques (t CO₂e/an) | FileVert (t CO₂e/an) | Économies estimées (t CO₂e/an) |
---|---|---|---|
Stockage | ~4,8 | ~0,08 | ~4,7 |
Transferts | ~0,87 | ~0,08 | ~0,79 |
Emails | ~7,64 | ~0,00* | ~7,64 |
Total | ~13,31 | ~0,16 | ~13,15 |
*Pour la version gratuite sans notifications automatiques
Incertitudes et sensibilité
Nous estimons la marge d’erreur globale à environ ±21,8 % sur l’économie totale annoncée.
Principales sources d’incertitude :
- PUE datacenter (1,1 à 1,3 pour Scaleway, contre 1,57 moyen global)
- Mix électrique réel
- Durée effective de rétention des fichiers
- Taux de substitution réel des emails
Limites reconnues
- Scope 3 partiel : fabrication des serveurs non incluse
- Impact des terminaux utilisateurs exclu
- Impact réseau hors hébergeur considéré équivalent entre solutions
- Hypothèses de comparaison simplifiées mais explicites
- Données issues d’une seule année (tendances futures à confirmer)
Engagements concrets
- Suppression automatique des fichiers après une durée courte
- Option auto-remove dès le premier téléchargement
- Hébergement en France, alimenté par des contrats d’électricité renouvelable
- Indicateurs carbone fournis aux utilisateurs pour les sensibiliser
- Validation par un tiers indépendant est également prévue afin de renforcer la robustesse de ces analyses
Pourquoi publier ce bilan ?
Nous pensons que la transparence est essentielle pour construire un numérique plus responsable. Plutôt que de promettre la « neutralité » de façon générique, nous préférons présenter nos données réelles, nos hypothèses, nos incertitudes et nos limites.
Ce premier bilan carbone n’est qu’un point de départ. Il a vocation à être mis à jour chaque année pour mesurer nos progrès et ajuster nos actions.
FAQ
Est-ce un bilan carbone complet ?
Non, il s’agit d’un bilan partiel (Scope 2) qui couvre uniquement les émissions liées au stockage et au transfert des fichiers sur nos serveurs. Il n’inclut pas la fabrication des équipements (Scope 3), ni la consommation des terminaux utilisateurs ou du réseau de télécommunication hors hébergeur.
Comment sont calculées les émissions évitées ?
Les économies sont estimées en comparant notre modèle (stockage temporaire, suppression automatique, hébergement en France avec électricité renouvelable) à des pratiques classiques (stockage permanent, duplication des emails avec pièces jointes, mix électrique européen). Les hypothèses sont détaillées plus haut dans ce document.
Pourquoi publier ces données malgré les incertitudes ?
Nous croyons qu’il vaut mieux partager des résultats transparents — même partiels et imparfaits — plutôt que de rester vagues ou silencieux. Cette publication est un premier pas vers plus de rigueur et de responsabilité dans le numérique.
Comment puis-je contribuer à réduire l’impact du numérique ?
En choisissant des services sobres, en limitant le stockage inutile, en préférant les transferts temporaires plutôt que permanents et en étant attentif à la duplication des données (par exemple via les emails avec pièces jointes volumineuses). FileVert propose justement une solution pensée pour limiter cet impact.